A lire, en cette période de déconfinement, post-confinement, la tribune du réseau national Culture et Santé Entrelacs, intitulée « Souvenons-nous du futur, de l’utilité de l’expérience Culture et Santé dans les réflexions actuelles ».
Souvenons-nous du futur
de l’utilité de l’expérience Culture et Santé dans les réflexions actuelles
Les appels multiples, les tribunes, les analyses des politiques, experts, militants, nous invitent à nous réinventer. Ce moment sera stimulant et fécond si nous nous préservons des injonctions à la réflexion et si nous veillons à l’alimenter des expériences précieuses existantes, souvent ardemment défendues par la force de la conviction et de la militance.
Prenons donc le temps d’envisager ensemble, ce monde d’après que nous sommes aujourd’hui sommés d’inventer. Ce monde où il semble enfin nécessaire, pour le plus grand nombre, de remettre en question un système basé uniquement sur la fonctionnalité des soignants et l’utilité sociale des artistes. Nous contribuerons à ce que ce monde-là ressemble à celui que les structures du réseaux Entrelacs (Espace national de travail, ressources, échanges et liens entre arts, culture et santé) défendent depuis leur création. Certaines depuis plus de dix ans, d’autres plus récemment.
Ensemble, nous œuvrons pour que l’expérience sensible liée à l’art ne soit ni secondaire ni exceptionnelle. C’est l’expression la plus simple de notre humanité qui peut enfin ressurgir, débarrassée du poids des fonctionnalités et des préoccupations de rentabilité. Longtemps considérée comme marginale dans le monde de la santé, cette relation au sensible apparaît enfin comme essentielle.
Alors, oui, envisageons que dans quelques mois, la cerise sur le gâteau que représentaient hier ces coopérations entre Culture et Santé sera incorporée à la pâte… Cuisinons des clafoutis, et préparons-nous à échanger des divergences avec les personnes qui n’aiment pas les noyaux! Nous ne pouvons que nous réjouir des vertus de ce monde que nous aurons su collectivement promouvoir!
Organiser une résidence d’écriture dans un service de chirurgie avec la complicité du médecin ou de cadre de santé sera ordinaire. Réserver des places dans le programme d’une structure culturelle pour un spectacle fabriqué par des personnes en situation de handicap et des comédiens sera ordinaire. Entendre son aide à domicile parler d’une expérience chorégraphique de ressourcement sera ordinaire. Assister à 20h30 à un concert de musique électro-acoustique à côté de personnes très âgées sera ordinaire.
Nous nous réclamons de cette réflexion de Pierre Desproges pour qui «le superflu n’est inutile qu’à ceux dont le nécessaire est suffisant». Nous nous réjouissons de la perspective que demain, les coopérations Culture et Santé joueront un rôle essentiel dans ce système où l’effort d’attention à l’autre est désormais le nouvel indicateur de richesse.
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